L’économie monétaire

L’ÉCONOMIE MONÉTAIRE

Le marché est quelque chose de spontané et universel qui est étroitement lié à la nature humaine. D’ailleurs lorsqu’on essaye de l’empêcher on assiste sa réapparition : un marché noir.

On peut prendre un exemple pour illustrer cela.

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SECTION 1 : Un exemple simplifié : le camp de prisonniers de guerre

Un économiste avait publié un article qui analysait une période de sa vie pendant la seconde guerre mondiale lorsqu’il avait été prisonnier. La croix rouge délivrait des rations pour les prisonniers. Ces soldats n’appréciaient pas tous les produits dans les rations de la même façon… Chaque individu va chercher à améliorer sa situation : l’individu rationnel cherche à maximiser son utilité (langage éco). Comment

Plusieurs façons :

Faire de ces rations une sorte de biens collectifs : système de la prise au tas. Radford nous dit que ce système n’a jamais été pratiqué à sa connaissance. Il amènerait le chaos et les disputes entre les soldats.

Dans l’armée il y a une hiérarchie : les plus hauts gradés feront la répartition. Ce système a pu être pratiqué. Mais il a été contesté il ouvre tous les champs du copinage et de l’arbitraire et donc des injustices. Pas retenu.

La plupart du tps dans chaque baraquement chacun a agit seul et a procédé à des échanges. Mais cela à créer une concurrence entre les soldats. Donc à l’intérieur de chaque baraquement se sont formés des prix relatifs (une cigarette pour tant de chocolat). Un prix relatif est un rapport d’échange. Et ces prix se st stabilisés par le jeu de la loi de l’offre et de la demande. Reflet de deux données de la nature : le besoin et la rareté.

Les actes d’échange se st même développés entre les baraquements eux-mêmes et on a apparition d’une activité particulière : l’intermédiation (entre deux baraquement quand différence de prix).

Paradoxe, on peut se dire que l’intermédiaire vit sur le dos des autres mais c’est le contraire. Paradoxe révélé par Adam Smith avec la main invisible : bien que chaque individu agisse dans son propre intérêt il permet aux autres d’améliorer leur bien être. Il dira « Nous ne comptons pas sur la bienveillance du boucher, du brasseur, ou du boulanger pour nous procurer notre repas quotidien mais sur la préoccupation qu’ils ont de leurs intérêts personnels ».

5 Remarques :

– Ce qui déclenche l’intermédiation c’est parce que les gouts diffèrent, les subjectivités sont différentes. Mais au départ il y a une absence de communication par laquelle la différence de prix subsiste. On s’aperçoit des avantages de la liberté de commercer prônée par Smith et de bien d’autres en France notamment.

– Le comportement de l’intermédiaire : il a joué le rôle d’intermédiaire entre deux endroits différents. Mais est-ce qu’il est plus intelligent que les autres ? Non, il a eu l’information et l’a exploité. On voit donc bien le rôle crucial de l’information. Mais, il n’était peut être pas le seul à l’avoir, mais il a su l’exploiter. Il a fait preuve de vigilance, il a eu quelque chose de plus : il a entreprit. Il a déployé le talent de l’entrepreneur qui a pour rémunération le profit. C’est une rémunération résiduelle, on ne peut la programmer, on ne connait pas son ampleur.

– Imaginons que dans le baraquement des français il y a un soldat qui s’aperçoit de l’activité de l’intermédiaire et il l’a comprend. Il va vouloir agir à l’identique, il va vouloir tirer un avantage personnel, il va augmenter le prix de l’intermédiaire premier et va faire du profit que le premier ne fera plus. Donc il y a un mécanisme de concurrence. On va aller vers un prix identique entre les baraquements. C’est la loi de la tendance vers l’unicité du prix appelée aussi loi Jevons. Cette loi traduit un phénomène de coordination. On va effacer les différences de prix et on a exploité toutes les possibilités économiques. On parle aussi de prix d’équilibre. Le terme utilisé pour cette activité d’intermédiaire : opération d’arbitrage (arbitragiste).

Le profit de l’intermédiaire est justifié tant qu’il ne bloque pas l’opération, tant que le commerce est libre. Le comportement de celui-ci n’est pas particulier, lorsqu’on possède un avantage on cherche à le garder le plus longtemps possible.

On a pris en considération l’espace mais on peut produire le même raisonnement avec le tps. L’homme qui a accumulé des cigarettes par exemple, au moment de l’arrivée des nouvelles rations il peut acheter des produits divers aux uns et aux autres. Pourquoi fait-il cela ? Intérêts personnels : cet arrivage signifie que les biens sont plus nombreux c’est-à-dire moins rares et donc moins chers. On dit alors que c’est un spéculateur. Non seulement il pourra réapprovisionner le marché plus tard et il pourra aussi être imité par d’autres. Le prix du bien va alors aussi tendance à se stabiliser dans le temps. Mais il faut apporter quelques précisions. Il est vrai que la spéculation est souvent assortie d’un phénomène d’inquiétude et il arrive que cela mène à un affolement qui de fait traduit une crise et cela peut alors choquer de dire que la spéculation est alors stabilisatrice et pourtant c’est le cas. Ce comportement ne s’enclenche que lorsqu’il y a une anomalie. Et tt va dépendre de l’importance de l’anomalie (dans l’ex pas normal de vivre séparément dans baraquement) donc la spéculation n’est pas la cause de l’anomalie. Et la spéculation va enclencher des inquiétudes d’autant plus fortes que l’anomalie est forte. Le résultat de l’anomalie est la bulle (elle peut être plus ou moins forte) mais celle-ci à un moment éclate. Que faire ? Rectifier l’anomalie donc on a bien un phénomène de stabilisation. Si crise il y a c’est à cause de l’anomalie de départ. Ex : on dit prix immobilier élevé mais pas car spéculation, il va peut être l’entrainer mais ce n’est pas la cause.

Dans ce camps de prisonniers il se trouve que de manière assez spontanée les cigarettes (ex) étaient devenues l’équivalent de la monnaie. En fait, elles étaient utilisées dans les 3 fonctions de la monnaie.

  1. D’abord les soldats évaluaient les biens en termes de cigarettes : unité de compte.
  2. De plus, elle était devenue un intermédiaire d’échange unanimement acceptée.
  3. Les cigarettes pouvaient être mises de coté : réserve de valeur.

En même temps qu’une économie d’échange s’est mise en place, on a vu émerger aussi l’utilisation d’une monnaie sans que personne ne l’est imposée.

Cet exemple permet donc de faire remarques mais de montrer surtout que marché et monnaie sont liés alors qu’ils n’ont été imposés par personne. Smith voulait dire cela : que cette économie était une économie où ces mécanismes s’appliquaient pleinement. Aujourd’hui même à une échelle mondiale.

SECTION 2 : La problématique générale de l’économie monétaire

Quand on parle du mot monnaie dans le langage populaire on appelle cela de l’argent (car à l’époque elle était en argent). Elle est en liaison fondamentale avec les grandeurs économiques significatives qui st le commerce, les prix, le travail (ou facteur travail) et le capital.

Première liaison : La monnaie facilite les échanges et pas seulement d’un point de vue local, ces facilités sont aussi à l’échelle nationale et internationale. La monnaie n’a pas de frontières, si problème il y a c’est un problème politique. Ce que chacun demande c’est une bonne monnaie : et il n’y a rien de plus pratique que la monnaie. Elle s’échange, lorsque ça bloque c’est un problème politique.

Le commerce est mondial alors la monnaie devrait avoir libre cours sur un plan mondial. On a beaucoup évolué on parle aujourd’hui de monnaie électronique qui n’a pas de frontières.

Deuxième liaison : entre la monnaie et les prix. Aujourd’hui chaque bien ou service a un prix monétaire. Mais là se pose quand même un problème important, chaque participant au marché tente de rechercher le bon prix car le prix oriente notre choix et notre action. Le prix est un signal pour chacun (même pour le vendeur du bien) et il est donc important que ces signaux soient le plus vrais possible pour que les ressources ne soient pas mal investis (on parle de mal investissement). C’est pourquoi l’inflation est dangereuse, tous les prix sont touchés. On a du mal à prendre la moindre décision économique. Si la monnaie = bonne qualité = bon marché car bons indices de prix (et le contraire est vrai). Mais qu’est-ce qu’une bonne monnaie ?

Troisième liaison : monnaie et travail. Smith avait essayé de montrer ce qui faisait la richesse d’une nation = capacité à organiser le travail. Et la monnaie permet d’organiser le travail. Car elle permet de le rémunérer. Le travail sera rémunéré en monnaie = salaire. Dans une économie monétaire rémunération n’est pas en nature mais en monnaie. Mais même problème : vérité du prix du travail.

Quatrième liaison : monnaie et capital. Notion très discutée depuis longtemps et elle est très subtile. On a tendance à penser au capital physique ou financier Or, fondamentalement on parle d’autre chose. Pour économiste le capital = le temps. Et le capital se constitue grâce à l’épargne. L’épargne est un effort qui dure plus ou moins longtemps en fonction de notre appréciation du tps. Mais cet effort est rémunéré par l’intérêt (du capitaliste). L’épargne peut être prêtée. Mais là encore l’individu rationnel (non victime d’illusions monétaires) voudra savoir si cette rémunération de l’épargne lui permettra d’acquérir autant de biens qu’il escomptait. Il faut alors estimer (calculer) dans quelle mesure la qualité de la monnaie se maintiendra dans le temps.

Plusieurs questions :

. La monnaie remplit plusieurs fonctions (spécialement 3) mais ces fonctions sont-elles de la même importance.

. La monnaie doit-elle être considérée comme un bien ?

. La liquidité est une affaire de degrés. Ou dresser la ligne de démarcation entre ce qui est monnaie et ce qui ne l’est pas ?

. Mill (gd classique 1848 ouvrage « principe d’économique politique) écrira « Il n’y a rien d’aussi insignifiant que la monnaie ».

La question est de savoir si dans une économie on peut apporter une forme de stimulation aux activités humaines et en particulier productive en utilisant la monnaie. Peut-on stimuler la croissance économique par une politique monétaire appropriée ? Sur ce point il y a une littérature économique abondante mais très controversée. Le point de vue de John Stuart Mill consisté à dire qu’au fond la monnaie n’est pas un facteur de croissance économique. Il y a un fond de vérité dans cette citation. Imaginons un hélicoptère rempli de billets de 20 ou 100 euros qui survole les villages du Burkina-Faso et qui en passant déverse ces quantités d’euros. En injectant autant d’argent ce pays deviendra t-il riche et connaitra t-il une croissance économique ? Certainement pas.

Est-ce que dans un pays riche le fait que l’on manipule la monnaie peut avoir un impact finalement positif sur l’activité économique ?

Quand on regarde la politique mené par la BCE de manière évidente il est assez proche par l’action qu’il mène de l’idée de John Stuart Mill. Beaucoup lui reproche de ne pas assouplir sa gestion monétaire. Lui comme d’autres pensent que ce ne sera pas un point positif.

Quelle peut être la stratégie monétaire adéquate pour un pays quel qu’il soit ? Il y a un questionnement important sur la politique monétaire optimale. Vient se poser aussi la question des autorités monétaires. De qui s’agit-il ? On pense d’abord au prédisent de banque centrale. Ce sont ces autorités qui font partie des pouvoir publique mais dans quelles relations doivent-elles être par rapport aux autres autorités. Doivent-elles être dépendantes ou indépendante du gouvernement ? Aujourd’hui il y a un engouement pour l’indépendance des banques centrales. Mais il n’y a pas de solution unique. La banque centrale jusqu’en 96 était l’une des banques les plus dépendante qui pouvait existée. A la même époque la banque centrale d’Allemagne était extrêmement indépendante du gouvernement fédéral. Dans l’histoire contemporaine il y avait toute une série de statut différente des banques centrales. Chaque solution peut avoir ses avantages et ses inconvénients. L’indépendance n’est pas exempt d’inconvénient.

Certains sont allés plus loin et on dit que quand on a une banque centrale en réalité on a un monopole monétaire. Un et un seul organisme est habilité pour émettre la monnaie sans aucune concurrence et certains considèrent que il y a peut être là une forme d’anomalie à admettre que d’un côté la concurrence est meilleure que le monopole pour tout ce qui concerne les biens et services. Il y a un certains nombre de pays dans le monde où on assiste assez souvent à une forme de concurrence monétaire. Il y a bien une monnaie nationale mais elle n’est pas protéger on a le choix d’utiliser la monnaie nationale ou d’autre monnaie. Ces sujets qui concernent au fond la constitution du système monétaire ont été déjà débattu au 19° siècle.

La science économique ne s’intéresse pas seulement à des problèmes conventionnels comme le chômage, le commerce extérieur etc. … en réalité la science économique s’intéresse beaucoup à la place et au rôle des institutions. Les économistes ont raisonnés un peu en vase clôt. Ils ne s’intéressaient qu’aux comportements à l’intérieur d’une institution donnée. Ils ne montraient qu’un disfonctionnement. Or ces disfonctionnement ne sont pas exclusivement expliqués par le jeu lui-même mais aussi par les institutions qui définissent le jeu. Donc on voit apparaitre l’importance et le rôle que jouent les institutions. Par exemple l’institution de la propriété privée.