L’ONU et la résolution des problèmes économiques et sociaux

La résolution des problèmes économiques et sociaux


 Après la 2° guerre mondiale, on s’est rendu compte que le processus de décolonisation a mis en avant l’existence de pays sous développés. Il n’y a pas de référence expresse à ces pays dans la charte mais l’ONU a joué un rôle crucial dans le développement de ces pays. La charte dit simplement que pour réaliser la coopération internationale, l’organisation doit aussi résoudre les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel, humanitaire. Ce devoir de coopération se concrétise dans l’action de l’ONU en faveur de l’aide aux pays qui en ont le plus besoin. Cette action s’appuie sur différentes institutions et sur une stratégie qui évolue en fonction de la situation économique internationale du moment.

1) les institutions chargées du développement au sein des nations unies
 Les 2 organes principaux chargés du développement sont l’Assemblée Générale et l’ECOSOC, mais ils ont créé des organes subsidiaires pour les aider.
 L’Assemblée Générale a la responsabilité essentielle de la coopération dans les domaines économiques et sociale. Elle établie les principes directeurs des orientations politiques à suivre. La majorité de ses membres sont d’ailleurs des pays en voie de développement, d’où l’intérêt de l’Assemblée Générale pour ces questions. Les 2/3 de programmes d’aide sont financés par 6 ou 7 pays industrialisés, la voie de ces pays est donc nécessaire pour que les programmes soient mis en œuvre.
L’ECOSOC a pour mission de concrétiser cette politique, de mettre en œuvre ces principe définis par l’AG. Il agit toujours sous l’autorité de l’AG.
Pour exercer leurs fonctions, ces 2 organes peuvent créer des organes subsidiaires. L’ECOSOC doit agir de manière coordonnée avec les institutions spécialisées qui travaillent avec l’ONU et ayant des compétences dans ce domaine, par exemple l’Organisation Internationale du Travail, l’OMS. Il a créé un comité de coordination pour s’organiser dans ce travail.
 Parmi les organismes le plus importants, le PNUD ou programme des nations unies pour le développement. Il y a aussi la CNUSED ou conférence des nations unies sur le commerce et le développement, l’ONUDI ou organisation des nations unies pour le développement industriel qui est devenue une institution spécialisée depuis janvier 1986. Ce PNUD a été créé en 1965 par l’AG, il a pour rôle d’aider les pays en développement en leur fournissant des conseils mais aussi de plaider leur cause pour obtenir des dons auprès des Etats.
La CNUSED a été créée par l’Assemblée Générale en 1964; elle s’appuie sur une revendication majeure des pays du sud qui est le rééquilibrage des échanges qui suppose l’accès des pays du sud aux marchés des pays du nord. Elle a été plus ou moins obligée de rejoindre la position libéraliste de l’OMC.
L’UNISEF est le principal organisme des nations unies qui s’occupe de la survie et de la protection des enfants, ainsi que de leur développement.
Le programme alimentaire mondial s’occupe de fournir une aide alimentaire.
Le programme des nations unies pour l’environnement ou PNUE, coordonne l’action des nations unies dans le domaine de l’environnement mais encourage aussi le développement durable.
Ces différents organes, programmes, organismes, inscrivent leur action dans le cadre de la stratégie des nations unies pour le développement.



2) la stratégie des nations unies pour le développement

 On peut affirmer que jusqu’aux années 1960, on ne peut pas dire que l’Assemblée Générale ait eu une stratégie claire concernant le développement. Les choses ont changé après la conférence de Bandung en 1955. Les pays du tiers-monde ont pu constituer un groupe de pression au sein de l’Assemblée Générale qui fait que sa politique en matière de développement est devenue plus cohérente. En 1969, l’Assemblée Générale a adopté une résolution, la 1° d’une longue série, portant un plan d’action, une stratégie à moyen terme en matière de développement. Ces stratégies ont évoluées en fonction de la situation économique du moment. Il y a ainsi 4 décennies des nations unies pour le développement. À chaque fois, il y a eu une planification globale en matière économique au niveau international. Des objectifs de croissance économiques étaient fixés, des politiques à entreprendre… Les principaux domaines étaient la science et la technique, l’industrialisation, le commerce international, produits de base. À chaque nouvelle décennie, on essaye de tenir compte des insuffisances, des progrès échecs de la précédente.
Suite à l’appel lancé par le président algérien lors de l’Assemblée Générale extraordinaire de 1974 qui visait à instaurer un nouvel ordre économique international, les nations unies ont pris des mesures visant à l’instaurer. Par exemple la déclaration pour l’instauration d’un nouvel ordre économique international, et un programme d’action pour la mettre en œuvre. Ce nouvel ordre consiste à la mise en avant d’une nouvelle conception de la coopération. L’objectif essentiel est de supprimer le déséquilibre existant entre les pays développé et ceux en voie de développement. Pour cela, l’accent n’est plus mis sur les rapports nord-sud en tant que moteur de développement, mais sur les relations entre les pays du sud comme moyen de réduire la dépendance vis à vis des pays du nord. En 1974, malgré l’opposition des pays occidentaux, l’Assemblée Générale a adopté la charte des droits et devoirs économiques des Etats. Elle est largement favorable aux pays du sud, du tiers-monde et complète la déclaration. Néanmoins, pour aboutir à ce nouvel ordre international, on devait avoir des négociations globales qui se sont enlisées à cause de l’opposition des pays occidentaux et du non alignement des pays du tiers monde.
 On peut aussi évoquer les grandes conférences mondiales qui ont été convoquées dans les années 1990. Elles ont donné une nouvelle orientation en matière de développement dans le cadre des nations unies. En 1992 par exemple, le PNUE a organisé la conférence des nations unies sur l’environnement et le développement qui s’est tenue à Rio de Janeiro. Il y a un consensus autour de l’idée que ces 2 thèmes sont inséparables et interdépendants. L’idée de développement durable est ainsi avancée et montre qu’une harmonie est nécessaire entre le processus de développement et l’environnement. Pour concrétiser ce consensus, la conférence de Rio a adopté un programme détaillé, l’agenda 21, qui établit les domaines et lignes d’action nécessaires au développement durable. Une commission du développement durable a été créée. Le développement durable répond au besoin présent sans compromettre la capacité des générations futures de satisfaire leurs propres besoins. Une conférence organisée à Paris en 2007 a appelé à transformer le PUE en une véritable Organisation(s) Internationale(s) pour l’environnement.
 Lors du sommet du millénaire en septembre 2000, les dirigeants ont adopté la déclaration du millénaire dans laquelle les nations unies définissent 8 objectifs que les Etats-membres doivent atteindre d’ici 2015. Ce sont réduire l’extrême pauvreté et la faim, assurer l’éducation primaire pour tous, promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le VIH ou sida et le paludisme, assurer un environnement durable, mettre en place un partenariat mondial pour le développement. C’est ce que l’on appelle les objectifs du millénaire pour le développement qui visent à améliorer les conditions de vie. Pour le moment, les résultats sont encore mitigés. Kofi Hannan a dit que les pays en développement doivent respecter leur engagement d’adopter des stratégies internationales à cette fin et les appliquer en toute transparence. Il ajoute que les pays riches doivent tenir de fournir les ressources nécessaires pour que ces stratégies puissent produire leurs effets. L’actuel secrétaire général considère que l’ECOSOC devrait devenir l’organe intergouvernemental par excellence.
 Les institutions spécialisées couvrent tous les domaines de l’activité économique et sociale dans leur mandat. Elles doivent alors agir en coopération avec l’ONU.