La politique de lutte contre la crise économique

POLITIQUE ÉCONOMIQUE DE LA FRANCE FACE A LA CRISE ÉCONOMIQUE:

En économie, la crise est un fort ralentissement de la croissance économique. Pour que l’expression puisse être utilisé, il faut que le retournement soit brutal. La croissance doit chuter à un rythme inhabituel dans la zone géographique concernée.

Quelles sont les politiques de lutte contre la crise? Raisonnement en trois points:

1 – Les principes de base:

Les orientations de la politique économique actuelle datent de 1983. A cette date, deux décisions importantes ont été prises:

– décision du maintien du franc dans le système monétaire européen,

– désindexation des salaires (à partir de 1983, les salaires ne suivent plus automatiquement les hausses des prix).

Ces deux décisions ont donné naissance à une stratégie qui a été qualifiée de stratégie de désinflation compétitive (c’est “la politique de rigueur “, ou on a parlé aussi de “ politique du franc fort “). (Cette stratégie est représentée sur le schéma page 20 du cours).

Cette politique de 1983 ne serait crédible que si deux conditions étaient remplies:

– il fallait que les entreprises prennent conscience que les gouvernements n’accepteraient plus de restaurer leur compétitivité par une dévaluation. Les entreprises devaient donc améliorer leur production par d’autres moyens.

– il fallait que les travailleurs modèrent leurs revendications salariales en prenant conscience que des salaires trop élevés se traduiraient par des pertes de marchés et par un développement ultérieur du chômage.

2 – Les enchaînements envisagés et leurs limites:

(enchaînements 1 et 2 du schéma page 20)

– l’enchaînement n0 1 : limite la compétitivité à un simple problème de prix. D’autres éléments interviennent dans la compétitivité:

* la nature des produits : vendra-t-on des produits obsolètes

(dépassés), même s’ il sont moins chers que ceux des concurrents? A cette époque, en France, on avait un retard d’investissement.

* la qualité des produits : un prix plus élevé peut être justifié par une meilleure qualité.

* les salaires : notamment dans le secteur industriel, les salaires ne constituent souvent qu’une partie secondaire du coût de production (pour une entreprise de services, le salaire est important, mais dans l’industrie, la baisse des salaires avait peut d’importance car il restait l’entretien des machines, le coût des carburants etc…)

– l’enchaînement n0 2 : suppose que le profit est le déterminant essentiel de l’investissement (c’est parce qu’on fait des profits qu’on investira et qu’on fera de nouveaux profits…).

On a oublié qu’il y avait d’autres déterminants de l’investissement:

# essentiellement, le niveau de la demande potentielle (il faut que

les gens soient prêts à consommer et à acheter). (En fait, on demandait à cette époque aux français de gagner moins et de dépenser plus).

# le niveau des taux d’intérêts, notamment en cas d’emprunt. On

n’investissait pas la totalité des profits. On en gardait une partie et on empruntait le reste en fonction des conditions proposées par les banques…

– l’enchaînement n0 3 : cet enchaînement considère le chômage comme “un stock “. Il suffit donc d’augmenter les offres d’emploi pour que ce stock de chômeur diminue. C’est la production qui, en augmentant, créera les emplois nouveaux. Mais on a oublié que, lorsque les offres d’emploi augmentent, les demandes de travail augmentent également (exemple : le contexte s’améliore

– des gens découragés qui ne pointaient plus à 1’ANPE, notamment les mères de famille – ça redémarre ces gens reprennent espoir de trouver un travail et se réinscrivent à l’ANPE. Monsieur Michel ALBERT a fait une étude sur ce sujet: il appelle ça le taux de flexion du chômage:

le nombre d’emploi nouveaux

la diminution du nombre de chômeurs.

Si le stock de chômeur était figé : si création de 100 emplois nouveaux : on sort 100 chômeurs du stock, le taux de flexion = 1.

Monsieur ALBERT dit que taux de flexion = 100: 45 = taux supérieur à 2. Il explique le chiffre 45 par le départ de 100 chômeurs, mais l’entrée de X nouveaux demandeurs d’emplois et par X non remplacements des départs volontaires…

(Aujourd’hui, on a 3 millions de chômeurs: on pourrait se dire qu’il faut créer 3 millions d’emplois, mais en réalité il faudrait en créer plus…).

3 – Les résultats obtenus depuis 1987:

Pourquoi 87 ? Avant 87, le système monétaire européen n’est pas

complètement défini (des pays sortent du serpent …). En 87, c’est la date du dernier réaménagement global des parités au sein du SME (système monétaire européen).

Pour la France, sur la période 87 à 90, il y a eu une croissance relativement forte, puisque le taux moyen est de 3 % de croissance.

A la même époque, le taux de croissance moyen dans l’UE est de 3,2 %. Donc, on ne peut pas attribuer la croissance retrouvée de la France à sa politique, puisque tous les pays de l’UE font pareil sinon mieux.

A partir de 1991, la croissance se ralentit en France pour aboutir à une récession assez sévère en 1993 (moins 1 % environ de croissance). Mais dans le même temps, la plupart des pays de l’UE connaissent la même évolution.

Conclusion de ces deux observations:

Les économies modernes sont de plus en plus interdépendantes et par conséquent, ni la croissance de la fin des années 80, ni la récession du début des années 90, ne peuvent être attribuées à une politique nationale (aujourd’hui, suite au traité de Maastricht en 1992, critères de convergence : les pays de 1 ‘UE appliquent une politique allant dans le même sens).

Liste des thématiques relatives à l’économie politique :