Les causes de la fin de la Seconde Guerre Mondiale

Les conditions internationales de la fin de la Seconde Guerre Mondiale

La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) est le conflit armé le plus vaste que l’humanité ait connu, mobilisant plus de 100 millions de combattants de 61 nations, et tuant environ 62 millions de personnes, dont une majorité de civils. Cette guerre opposa les forces alliés à celles de l’Axe. 1942 constitue un tournant majeur de la Seconde guerre mondiale : le rapport de force change défaveur de l’Allemagne et de ses alliés.

  • En effet, les États-Unis entrent en guerre suite à l’attaque par les japonais de leur base navale de Pearl Harbor (C’est une attaque surprise menée par les forces aéronavales japonaises le 7 décembre 1941).
  • Les États-Unis sortent victorieux d’importantes combats contre le Japon dans le Pacifique.
  • En Europe, les Allemands avaient progressé jusqu’à Stalingrad mais doivent reculer devant l’URSS . La bataille de Stalingrad est la suite de combats du 17 juillet 1942 au 2 février 1943, pour le contrôle de la ville de Stalingrad, entre les forces de l’URSS et celles du Troisième Reich et de ses alliés. La victoire de Stalingrad marque le début de la contre-offensive russe en direction de l’ouest et de l’Allemagne. C’est un tournant très important de la Seconde Guerre mondiale.
  • L’Armée soviétique avance alors vers l’ouest, alors que les Alliés (Américains, Britanniques, Canadiens…) débarquent en Normandie en 1944. Le débarquement de Normandie, est une opération militaire amphibie alliée de la Seconde Guerre mondiale : Le 6 juin 1944, à l’aube, une armada de 4266 navires de transport et 722 navires de guerre s’approche des côtes normandes.
  • Dès lors, l’Allemagne, est prise en tenailles par les Alliés à l’ouest et par les Soviétiques à l’est. Malgré quelques tentatives de contre-offensive, les Allemands enchainent les défaites.
  • La France est libérée en septembre 1944.
  • À l’est, l’Armée rouge entre à Berlin le 30 avril 1945, ce qui pousse Adolf Hitler à se suicider.
  • L’Allemagne capitule le 8 mai 1945 : c’est la date retenue pour désigner la fin de la seconde guerre mondiale en Europe.
  • Après cette date, les combats continuent dans le Pacifique entre les États-Unis et le Japon. Après avoir bombardé Tokyo, les Américains largueront 2 bombes atomiques ( sur Hiroshima,et sur Nagasaki en août 1945).
  • Le 2 septembre 1945, le Japon capitule ce qui met fin officiellement à la Seconde Guerre .

A. Le rapprochement américano-soviétique

Le plus spectaculaire de cette préparation de fin de conflit, c’est le rapprochement américano-soviétique, dès 1941/1942, surtout 1943. Ce rapprochement se met en place alors que l’URSS est déjà attaquée par Hitler. Nous sommes déjà dans une nouvelle situation de guerre, quand les États-Unis et l’URSS se concertent pour tracer des perspectives d’avenir. Cette concertation porte le nom de « charte de l’atlantique », qui est signée le 12 août 1941, signée par Roosevelt et Churchill. Ils signent sur des bateaux, sur le cuirassé Britannique Prince of Wales. Ce qui est extraordinaire c’est que dans cette charte, alors que les anglais ont déjà subit l’offensive allemande, que l’URSS est enfoncée par les forces allemandes, cette charte ne parle pratiquement pas de guerre mais affirme un certain nombre de principes et en particulier des principes de liberté, et ce projet déjà après la victoire est pour affirmé le principe sacré de la démocratie.

La guerre n’est pas encore complètement mondiale que la sortie de guerre est prête en quelque sorte. Cela dit l’URSS n’est pas signataire de la charte de l’atlantique, et précisément, c’est avant de se porter à l’aide de l’URSS que les anglais et américains croient utiles d’affirmer ces principes. En effet un grand pays libéral ne s’allie pas si facilement au seul grand pays communiste de l’époque. Le ton est d’ailleurs donné avec une extension de la loi prêt bail à l’URSS accordée par le sénat. Très concrètement cela veut dire que ce grand arsenal des démocraties que veut être les États-Unis fournit aussi l’URSS pour faire face à cette guerre d’usure qu’entraîne l’Allemagne. On s’échange des visites de personnalités importantes. On procède par échange de lettres entre Roosevelt et Staline. On se concerte avec les résistances nationales (De Gaulle par exemple), mais par exemple aucune sympathie entre De Gaulle et Roosevelt. Il y a de gros problèmes de coordination, mais et c’est ça qui est frappant une certitude de la victoire, qui est déjà dans l’appel du 18 juin de 1940.

L’un aidant l’autre, on assiste à un retournement du rapport des forces, précisément entre 1942 et 1943.

B. Le retournement du rapport des forces

Ce retournement n’est pas nécessairement lié à cette alliance qui vient de se nouer, mais elle va lui offrir du contenu et des possibilités. Ce retournement du rapport des forces, c’est un certain nombre de victoires stratégiques qui ont lieu au même moment dans différents endroits de la planète mais qui sont autant de défaites pour les forces de l’axe.

  • Novembre 1942, les anglais infligent une défaite militaire à l’Afrika Korps de Rommel : 4 novembre 1942, victoire de El Alamein entre Libye et Egypte.
  • Les forces américaines ont entrepris la reconquête du pacifique, et reconstituent les flottes perdues à Pearl Harbour. Ils font le choix d’une reconquête navale, ils parient en quelque sorte par petits sauts de puce pour reconquérir l’ensemble du théâtre, et ce sont des batailles aéronavales à chaque fois qui se jouent. La principale victoire est celle de Guadalcanal du 4 février 1943.
  • Troisième lieu où les forces de l’axe se trouvent stoppées : Stalingrad. C’est dans le sud de l’URSS. Le siège de Stalingrad est une des opérations les plus coûteuses/longues/ruineuse du conflit, entre novembre 1942 et mars 1943. 500 000 soldats sont mis hors de combat. Finalement l’avantage reste à l’URSS.

En Afrique du nord, c’est le débarquement anglo-américain : opération Torch du 8 novembre 1942. Cette opération Torch permettait de prendre en tenaille les forces allemandes de Rommel qui à l’est étaient repoussés par les forces anglais et qui à l’ouest se trouvent repoussées aussi par les forces anglo-américaines, sous le commandement du général Eisenhower. La principale conséquence de ce débarquement en Afrique du nord n’est pas petite coté français : c’est bien sur le basculement de l’Afrique du nord, donc d e toute l’Afrique, du camp de vichy à celui de la France libre ; mais en même temps, les allemands ne souhaitant pas la France dite libre ouverte à d’éventuelles actions et n’ayant aucune confiance dans les français ont préféré envahir la zone sud fin 1942 pour contrôler tout le territoire. La flotte française à Toulon se saborde pour éviter de passer sous commandement allemand.

De Gaulle est à Londres, dont le gouvernement en exil est reconnu par Churchill. De Gaulle n’était pas au courant de ce débarquement anglo-américain en Afrique du nord. Il est prévenu le jour même ou la veille. D’ailleurs De Gaulle ne pourra se rendre à Alger qu’en mai 1943 à la demande expresse de la résistance de l’intérieur, Jean Moulin en particulier, qui annonce reconnaître De Gaulle à la tête de la France libre (compétition entre des généraux et leurs parrains américains et anglais). Une conférence en janvier 1943 à Casablanca ne permettra pas de les départager.

Ce retournement du rapport des forces qui passe assez largement par l’Afrique du nord passe aussi par l’effondrement de l’Italie. Conquête progressive du retournement du continent. Des forces américaines, anglaises, françaises, traversent la méditerranée et remontent progressivement l’Italie, ce qui conduit à la démission de Mussolini, remit au pouvoir par les allemands, destitués par la résistance, puis assassiné, etc. Du côté des alliés (anglais, américains, russes, français), le mot d’ordre est évidemment au durcissement militaire. Comment Hitler lui même peut il sentir les choses ? Il butte en effet sur une résistance forte. Il va travailler à briser l’alliance entre Etats-Unis et URSS. C’est à vrai dire sa seule chance, et il ne la trouvera pas. Briser l’alliance veut dire là aussi de l’intox, des faux renseignements, des jeux de services secrets, toute sorte d’informations qui minent l’adversaire, etc. Ca ne marche pas jusqu’au bout.

C’est cette grande alliance impensable en fait au point de départ mais finalement victorieuse qu’il nous faut décrire

C. La « grande alliance »

Cette grande alliance se noue essentiellement en 1943, et se fonde assez largement sur les victoires stratégiques évoquées plus haut. Chacun y met du sien. Les ambassadeurs américains et soviétiques à Washington et à Moscou ne sont pas choisis par hasard. Les américains envoient Harriman, qui a un capital de sympathie vers l’URSS. Les soviétiques envoient Gromyko, longtemps ministre des Affaires étrangères en Russie (de 1957 à 1985). Staline y ajoute cette mesure symbolique qui est la dissolution du Kominterm. Il est en gros sacrifié sur l’autel de la grande alliance. Il est dissout le 15 mars 1943. Nous sommes en plein dans la négociation en quelque sorte. Les représentants des trois grands alliés se rencontrent à plusieurs reprises en 1943, et au-delà en 1944, pour mettre en scène en quelque sorte la fin de la guerre.

  • Première conférence dès le 19 octobre 1943 entre les 3 ministres des affaires étrangères à Moscou. Le problème à l’ordre du jour dans cette conférence est l’ouverture du second front à l’ouest. Les soviétiques maintiennent une forte pression militaire à l’est, et évidemment l’ouverture d’un second front à l’ouest apparaît tout à fait important. On se concerte aussi dans le plus grand secret. Il faut rappeler que ce débarquement de 1944 sera une surprise pour Hitler, compte tenu de l’armada mise en place, c’est toute une préparation.
  • Deuxième conférence au Caire en novembre 1943. On retrouve Churchill, Roosevelt, et le chinois Tchang Kaï-chek. Staline n’est pas là. Conférence un peu intermédiaire. On y défini les buts de guerre en Asie, buts de guerre trouvés : punir l’agressivité du Japon.
  • Ces remportent successives emmènent au sommet de Téhéran. Le sommet se tient entre le 28 novembre et le 1er décembre, où selon Churchill se trouvait réunit « la plus grande concentration de pouvoir que le monde ait connu » (Churchill), pour discuter du débarquement de Normandie, de comment on allait réorganiser l’Allemagne après la victoire, etc. La victoire était sure. On discutait de la future organisation internationale du monde : ce sera l’ONU. Atmosphère nouvelle au moment de cette conférence.

On ajoute des conférences préparatoires à la création de l’ONU, qui se tiendront en septembre/octobre 1944. Conférences entre anglo-saxons et soviétiques, entre anglo-saxons et chinois (c’est-à-dire les deux fronts) et on s’accorde pour une ONU à quatre puissances invitantes qui sont « les grandes nations qui ont versés leur sang pour le reste du monde ». Ce sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, c’est l’URSS, et c’est la Chine. Pour l’instant il n’y a pas de France. Elle n’est pas invitée même si le débarquement a eu lieu, que De Gaulle est à Paris et qu’il y a un gouvernement provisoire à Paris. Ce dernier n’est pas vraiment reconnu par les autres encore. Tout le mécanisme de l’ONU est en place avant que la guerre soit terminée : conseil de sécurité, assemblée générale, secrétariat général, cour internationale de justice, etc. La France est finalement acceptée mais pas comme puissance invitante (nuance à laquelle les autres tenaient).