Quelles sont les causes du chômage ?

Les causes du chômage contemporain :

Globalement, est chômeur, toute personne en âge de travailler (de 16 à 62 ans) qui est :

  • – sans emploi ;
  • – à la recherche d’un emploi
  • – immédiatement disponible pour travailler.

Les chômeurs font partie intégrante de la population active (PA = ensemble des personnes qui travaillent ou qui sont à la recherche d’un emploi).

Globalement, on peut distinguer 3 majeures causes du chômage :

  • • Un marché du travail insuffisamment flexible et un coût du travail trop élevé
  • • Une demande et une activité économique insuffisantes
  • • Une offre et une demande de travail en inadéquation

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Nous distinguerons les causes structurelles des causes conjoncturelles du chômage contemporain.

C’est à partir du milieu de la décennie 70 que le fléau s’emballe : jusque là, en effet , le nombre de chômeurs se situait autour des dix millions .

Les causes du chômage sont multiples et imbriquées ce qui constitue, d’ailleurs, une des difficultés majeures du traitement. Nous allons relater les causes principales sans prétendre à l’exhaustivité.

1 ) Les causes structurelles :

Les causes structurelles sont inhérentes à la structure du système économique dont il est ici question , soit le système capitaliste . On distinguera plusieurs causes structurelles dont le facteur démographique .

A ) L’évolution de la population et la féminisation des emplois :

C’est un facteur qui a été évoqué essentiellement au cours des années 70 . Le nombre de jeunes sortant du système scolaire et voulant obtenir un emploi devient plus élevé que celui des personnes en âge de prendre leur retraite . Atteindre la fin du flux des classes d’âge pleines pour retrouver un équilibre sur le marché du travail n’est pas apparu suffisant ; c’était en effet oublier que , simultanément , nous étions dans un contexte de féminisation du marché du travail .

Des changements sociologiques ( la reconnaissance du statut de la femme à partir d’une insertion professionnelle plus généralisée ) et économiques ( la nécessité d’un second revenu par ménage pour satisfaire à la société de consommation ) ont fait évoluer la structure du marché du travail .

D’autre part , il faut noter l’impact des transformations dans la structure des activités : le nombre d’emplois dans le secteur secondaire tend à diminuer régulièrement au profit des emplois tertiaires , par ailleurs plus féminisés . De plus , cette transformation a été provoquée ou accompagnée de changements dans les modes de production et de fabrication dus aux progrès technologiques .

Ces changements n’ont pas été anticipés par le système éducatif , du moins au sein de la formation initiale . Un certain nombre de jeunes se sont trouvés démunis sur le marché de l’emploi et , in fine , on est parvenu à une situation paradoxale avec , d’une part des offres d’emplois proches du nombre de demandes d’emplois mais , d’autre part , une inadéquation entre ces offres et ces demandes d’emplois mais , d’autre part , une inadéquation entre ces offres et ces demandes à cause des décalages dans les niveaux de qualification demandée et offerte .

B ) Le rôle du progrès technique :

L’introduction du progrès technique conduit directement à se demander si l’investissement et la recherche de gains de productivité sont ou non destructeurs d’emplois ? . Une réponse en deux temps permet de reprendre l’argument selon lequel ils introduisent des transformations dans les qualifications requises ( les destructions créatrices ) . Si l’on reprend les arguments traditionnels des économistes , les keynésiens comme les néoclassiques s’accordent sur le fait que la productivité , c’est la croissance et celle-ci est source d’emplois et de hausse du niveau de vie . Mais , dans un premier temps , les gains de productivité provoquent une augmentation du chômage frictionnel .

C ) Les rigidités à la baisse des salaires :

L’instauration d’un salaire minimum , comme c’est le cas en France , est considéré comme un élément favorable à la montée du chômage . Introduit pour protéger les personnes les moins qualifiées , les jeunes en particulier , le SMIC est aujourd’hui un élément de base dans les discussions salariales , dans les discussions relatives à l’éventail des salaires , à l’impôt sur les revenus des personnes physiques ( faut-il ou non imposer les salariés payés au SMIC ? ) . Son rôle dépasse donc la protection des salariés les plus faiblement payés . De nos jours , les employeurs renâclent à embaucher du personnel non formé en leur versant le SMIC . Ce salaire minimum est en effet supérieur à ce qu’ils accepteraient de payer si le marché fonctionnait librement . L’OCDE s’est d’ailleurs prononcé pour la première fois en Juin 1991 en faveur d’un assouplissement ou d’une disparition de ce salaire plancher . Si , en France , il n’a pas disparu , il a été considérablement assoupli … indirectement . Il existe en effet divers moyens de le contourner : le recours aux stages avec des rémunérations inférieures au SMIC , des CDD , l’imposition d’un âge minimum , etc .

Aux causes structurelles s’ajoutent des causes conjoncturelles qui tendent également à accroître le nombre de chômeurs .

2 ) Les causes conjoncturelles :

La cause conjoncturelle dont il va être question , la délocalisation de la production n’est sans doute plus un fait conjoncturel . Mais au début des années 70 , ce phénomène s’amorçait ; depuis , il s’est généralisé . De nombreux pays , en effet , ont aujourd’hui une main d’oeuvre dont le coût est très inférieur à celui en vigueur dans les « vieux » pays industrialisés . La logique est alors simple : pourquoi supporter un coût de production plus élevé alors que l’on peut bénéficier d’un coût moindre à partir d’une implantation d’une partie ou de la totalité du processus de production à l’étranger ? .

Aux pays asiatiques , connus depuis déjà depuis quelques années pour la modestie de leurs salaires , se sont ajoutés les pays d’Europe Centrale et de l’Est disposant d’un outil de travail mais aussi d’une population qualifiée . Par ailleurs, ces pays connaissent des taux de croissance élevés ; certains , de par leur situation géographique et leur volonté politique , désirent intégrer l’Union Européenne et apparaissent de fait attrayants pour certains investisseurs .

Les techniques de sous-traitance , les zones franches , les divers processus de délocalisation permettent aux entreprises de bénéficier des économies d’échelle , de contourner les barrières douanières , de pénétrer de nouveaux marchés …

A ) Le coût du travail dans le monde :

On constate de fortes disparités selon les lieux de production . Certaines entreprises ne « gardent » plus que la conception et la commercialisation de leurs biens et services ; la production est assurée ailleurs , notamment en Asie du Sud-Est sous contrat . Ces techniques se développent notamment dans les services grâce au travail à distance désormais possible par les techniques de télécommunication et l’informatique . Si des difficultés surviennent , tels des mouvements sociaux , des difficultés d’approvisionnement de matières premières , des instabilités politiques … l’entreprise a la possibilité de déployer ses activités dans un autre espace plus stable . Elle peut également s’installer dans une zone nouvelle pour des raisons fiscales plus avantageuses . Les coûts relatifs au transport ne représentent plus un obstacle . La croissance du commerce international comparée à la croissance de la production des marchandises illustrent bien cet argument .

B ) Le processus de délocalisation au sein des « vieux » pays industrialisés :

L’une des raisons de cette nouvelle réalité tient sans doute au dumping social . Il s’agit d’échapper aux diverses charges qui pèsent sur les salaires et non aux salaires eux-mêmes . Certains pays parviennent à attirer les emplois à l’intérieur de l’Union Européenne pour des raisons multiples : en dehors du dumping monétaire qui consiste à dévaluer une monnaie au mépris des règles de convergence de l’Union Economique et Monétaire (cf les exemples de la Grande-Bretagne, l’Espagne , l’Italie au printemps 1993) , certains pays reçoivent de la Communauté des subventions dans le cadre de la politique de réduction des disparités régionales . Souvent, les espaces concernés sont victimes d’un taux de chômage déjà élevé. L’aide une fois apportée peut modifier le cadre concurrentiel de référence . On peut également évoquer , dans certains pays européens , l’inexistence d’un salaire minimum ; la Grande-Bretagne a notamment refusé de signer la Charte Sociale de l’Europe . Le niveau de protection social assuré par les pouvoirs publics et les organismes para-publics est alors remis en cause , de même que la manière de le financer . En France , près de 80 % des transferts sociaux obligatoires reposent sur le facteur travail . Ceci introduit un biais : ce sont les charges pesant sur les salaires qui sont excessives . Dans ce contexte , les prix des biens et services sont renchéris , pénalisent la compétitivité , réduisent les profits et agissent de façon négative les décisions d’investir . Au total , l’emploi ne peut qu’être affecté .

C ) La robotisation :

Les robots et l’automatisation mettront une grande partie de la population mondiale au chômage d’ici 2030 — et les problèmes seront pires pour les pays développés.