La Guerre froide en Asie (Japon, Chine, Corée)

La guerre froide en Asie (Japon, Corée, Chine)

La Guerre froide est une expression inventée par le journaliste américain Walter Lippman pour désigner la période de l’histoire comprise entre 1947 et 1991, au cours de laquelle la planète est divisé en deux blocs :

  • – le bloc capitaliste allié aux États-Unis, la démocratie libérale
  • – le bloc communiste allié à l’URSS, la dictature communiste

La Guerre froide est une période de tensions entre les États-Unis et l’URSS au cours de laquelle chacune des deux superpuissances essaye de prendre l’avantage sur l’autre, tout en évitant de déclencher un conflit armé direct entre eux, mais en impliquant parfois un de leurs alliés.

La Guerre froide est un conflit politique (libéralisme/communisme – démocratie/ dictature) et idéologique mais c’est aussi un conflit militaire un conflit de puissances car l’objectif de ses deux superpuissances est de faire passer toujours davantage de pays sous leur influence ou leur contrôle que ce soit de manière pacifique ou en ayant usage de la force.

Si ce conflit de puissances a vu le jour en Europe (après 1949, l’Europe entièrement partagée entre les deux superpuissances), il s’est étendu au reste du Monde, notamment en Asie

Les États-Unis et l’URSS s’affrontent ainsi en Asie. Finalement, la majorité de l’Asie rejoint le bloc de l’Est :

  • la Chine tombe dans le camp communiste avec la prise de Pékin par Mao
  • le Japon, ennemi des États-Unis depuis l’attaque aérienne de Pearl Harbor (1941), devient allié afin d’éviter une nouvelle perte territoriale en Asie
  • la Corée, après trois années de guerre (1950-1953), est partagée entre la Corée du Nord qui rejoint le camps soviétique , la Corée du Sud qui se range derrière les États-Unis.

La Guerre froide en Asie (Japon, Chine, Corée)

A. La révolution chinoise et ses effets

L’impossible intégration des armées cocos chinoises et des armées du Guomindang a conduit assez vite à la guerre civile. Celle-ci dure 2 ans (1947-1949). Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer depuis, les américains n’ont pas tellement jeté de l’huile sur le feu. Marshall a fait des tentatives de conciliation entre nationalistes et communistes pour essayer de sortir de cette guerre civile. La doctrine américaine au départ n’avait pas le même caractère absolu comme en Europe. Mais le délitement progressif des troupes du Guomindang permet au troupes communistes de l’emporter : ils prennent Dianjin, puis Pékin le 22 janvier 1949, Nankin le 23 avril 1949, Shanghai le 25 mai 1949, et le 1er octobre 1949 la république populaire est proclamée à Pékin.

Ce qui est important ce n’est pas forcément que la Chine bascule dans le camp communiste, mais cela double le camp communiste, et ce qui est aussi important c’est ce que va devenir cette Chine communiste. Aujourd’hui on connaît une petite partie de la fin de l’histoire mais au début les américains voyaient les choses de la manière suivante : si les américains ont aidé les forces du Guomindang ils n’ont pas fait beaucoup de choses pour empêcher les coco d’arriver au pouvoir. Au sein du département d’État particulier il y avait beaucoup de sinologues, qui connaissaient la langue et la mentalité chinoise, et qui était convaincue au fond qu’une Chine communiste serait peut être un bon rempart contre l’URSS communiste, c’est-à-dire qu’à terme les deux ne pourraient pas s’entendre. C’était aussi l’opinion de Robert Guillain, journaliste chinois.

B. La guerre de Corée

Sorte d’impossibilité d’arriver à un gouvernement unique entre les communistes du nord et les nationalistes du sud. Chacun s’appuyant bien sûr sur les forces militaires d’occupation, armée rouge au nord, armée américaine au sud. C’est le nord qui prend la décision de constituer le 9 septembre 1948 une république populaire de Corée, estimant que cette république populaire de Corée pourrait être le gouvernement de l’ensemble de la Corée. Les troupes soviétiques annoncent leur retrait, les troupes américaines – non sans avoir encouragé la constitution d’un gouvernement bis à Séoul https://cours-de-droit.net/edit/cours-d-histoire-des-relations-internationales/cours-d-histoire-des-relations-internationales,r170422.htmldans le sud – se retirent également. Et on est dans cette situation lorsqu’en juin 1950 éclate la guerre de Corée.

Les troupes de l’armée du nord franchissent le 38e parallèle en direction de Séoul tout proche pour réunifier par les armées cette péninsule coréenne divisée par le contexte international. Jamais les troupes ne se seraient lancées sans un aval de Staline et sans une aide de la Chine qui est communiste depuis quelques mois. On discute aussi d’une mauvaise interprétation qu’aurait fait Staline de positions des américains, ou soit disant ils se fichaient de la Corée, ce qui était fait.

L’URSS aussi boycotte l’ONU. N’étant plus là, l’URSS ne peut plus opposer de veto au conseil de sécurité. Aussi, lorsque le 25 juin 1950 les troupes de l’armée populaire coréenne franchissent le 38e parallèle, le président américain Truman saisi immédiatement l’ONU pour faire constater l’agression, ce qui est possible faute de veto soviétique, et décider une intervention. C’est l’ONU juridiquement parlant qui décide d’une intervention en Corée. Les troupes sont américaines, mais c’est une intervention de l’ONU. Les forces américaines sont proches, au Japon. (La première guerre en Irak en 1990 était aussi une opération de l’ONU mais avec des forces essentiellement américaines). Le 27 juin 1950, c’est-à-dire 48h après ce franchissement du 38e parallèle, une nouvelle déclaration du président américain Truman étend en quelque sorte la doctrine du containment vers l’Asie, et ça c’est nouveau. Ce discours promet en effet aux pays ou régions amies ou alliées des États-Unis une aide conséquente, promise à la Corée du sud (outre le Japon), promise à Formose (= Taiwan où s’est réfugié le gouvernement de Tchang Kaï-chek), aux Philippines où une révolte communiste se développe, en Indochine où les français combattent également l’insurrection vietnamienne.

Donc à partir de juin 1950 l’Asie toute entière est aussi installée en situation de guerre froide (chaude en l’occurrence). Quant à la guerre de Corée elle même, elle dure quasiment trois ans. La première année, 1950, est très dure, avec débarquement des forces américaines et de leurs alliées (nous somme dans le conception de la coalition) qui remonte assez haut vers le nord. La Chine se sent agressée. Le 16 octobre 1950 elle fait intervenir ses « volontaires » en Corée. Les américains se rendent compte que les volontaires chinois sont de vrais soldats et font redescendre les armées vers le 38e parallèle. Le front se stabilise et, pendant les deux années qui suivent, on a à la fois une situation de guerre et de négociation. La période dure de juillet 1951 à juillet 1953. Les motivations américaines sont les suivantes : ils ne voulaient pas détruire la Corée du nord mais repousser leurs forces au 38e parallèle. Quand le général MacArthur en 1951 proposer d’envoyer une bombe atomique sur la Mandchourie où se trouvaient concentrées les forces chinoises, il est immédiatement révoqué par Truman et remplacé par Ridgway.

Une conséquence de la guerre de Corée, c’est en Europe l’idée de CED. Communauté européenne de défense. La guerre de Corée a laissé penser à la planète entière qu’on était entrée dans une nouvelle guerre mondiale, ce qui n’était pas le cas. Mais en Europe on a fortement réagi. Pourquoi dans ce contexte les armées d’Allemagne de l’ouest ne rentreraient pas en Allemagne de l’est ? C’est la question que se pose les stratèges. Les américains disent qu’effectivement c’est un risque : dans ce cas il faut réarmer l’Allemagne. Parler aux français de réarmer l’Allemagne c’est prononcer des gros mots et les français cherchent toute sorte de solutions pour empêcher cela : c’est le plan Pleven de 1950, la Communauté Européenne de Défense. Il ne s’agit pas pour les français de laisser l’Allemagne se réarmer mais on peut éventuellement imaginer des unités allemandes dans une armée européenne.

C. L’indépendance du Japon

A la différence de l’Allemagne il y aura un traité de paix au Japon. Ce traité de paix sera signé lors de la conférence de San Francisco de septembre 1951. 52 nations y participent, c’est une vraie conférence internationale. Ce traité de paix met le Japon tout de même sous surveillance. Un traité de sécurité est d’abord signé le 1er septembre 1951. Au terme de ce traité le Japon transfère sa propre souveraineté militaire aux États-Unis, s’engageant à ne pas développer d’armée autre que d’autodéfense, à n’autoriser l’intervention que de forces de police sur le territoire et à ne pas produire d’armement. En échange de quoi l’occupation américaine peut cesser et les armées se retirer en avril 1952. Le système international qui se met en place avec le retour d’une indépendance du Japon est complété par un ensemble d’alliances bilatérales entre les États-Unis et la Corée du sud, entre les États-Unis et Taiwan, entre les États-Unis et les Philippines. Ces traités sont toujours valables.

En tout cas une ligne de front cours du nord au sud le long des cotes chinoises. Ce n’est pas un « rideau de bambou » mais la version « rideau de fer » en Asie. Le monde connaît une double fermeture. Sur ces deux lignes, les principales crises peuvent se faire.

Conclusion

Depuis cette époque là les pays concernés ont à écrire l’histoire. Chacun écrit son histoire avec sa propre culture, son propre discours, ses propres outils intellectuels. Il y a eu un effort de le faire en France, avec en particulier un manuel d’histoire franco-allemande. En revanche il n’existe pas du tout de réconciliation de ce même type en Asie, en particulier entre la Chine et le Japon. Il existe un manuel d’histoire (rédigé par des coréens, japonais et chinois) mais il est non officiel et peu distribué.